Théorie de l’intégration dynamique de l’être. Que faut-il comprendre ?
- 4 mars 2020
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Les fondements théoriques de la sophrologie sont parfois mal connus ou mal maîtrisés. Cela s’explique en partie par le fait que ces postulats théoriques renvoient à plusieurs courants de pensée dont la Sophrologie serait, en quelque sorte, une synthèse. A. Caycedo, créateur de la sophrologie a notamment proposé, dans ses concepts fondamentaux, une intégration dynamique de l’être. Que faut-il comprendre et retenir de cette approche théorique ?
L’intégration
Le projet de la sophrologie est de restituer une forme d’autonomie à l’individu dans sa capacité à vivre et à affronter certains moments difficiles, mais également à explorer et développer tout son potentiel. Cela suppose, in fine, de se sentir « entier », riche d’un potentiel à exploiter. C’est bien là, pour nous aider à comprendre, le sens premier d’intégrer, du latin intergrare, c’est-à-dire un processus d’assimilation d’éléments destinés à rendre entier. D’autres mots ont la même racine : « intégral » ou « intégrité » et raisonnent avec la dimension qui nous intéresse. Cette définition, pour le cas de la sophrologie, semble être à entendre comme un mouvement, révélant la dimension dynamique de l’exercice.
L’aspect dynamique
Depuis les confins de la cellule, dans un monde microscopique, au monde de la pensée, l’aspect dynamique des choses témoigne d’un monde vivant fait d’échanges. Ces échanges sont caractéristiques des processus du vivant et dont le mouvement semble être une loi. Ainsi, l’intégration est à comprendre comme la tentative d’assimiler un contenu dans un processus actif dont le mouvement en révèle l’aspect dynamique.
L’être
L’ontologie s’intéresse à la signification du mot « Être ». Qu’est que l’Être ? Les propriétés et les modalités d’être sont interrogées depuis les premiers philosophes. Ce questionnement philosophique ou métaphysique cherche à identifier une cause première ou un principe non causé sur lequel « s’appuyer ». Notre article ne peut faire état de tous les développements théoriques à ce sujet. Cependant, la phénoménologie dont la Sophrologie s’est inspirée, peut nous apporter quelques réponses. Pour simplifier, notre conscience, alimentée par notre champ de perception, s’ouvre au monde. Cette ouverture joue un rôle sur notre capacité d’être au monde en modifiant nos « états ». Nous évoquons souvent « être conscient », ce qui sous-entend conscient d’un « état » ou en d’autres mots conscient « d’une manière d’être ». Si nous pouvons avoir conscience de notre état, c’est que notre Être semble se manifester par une forme de présence à soi-même. Sentir cette présence à soi-même est, pourrait-on dire, toucher du doigt cet Être. Pour résumer, notre conscience se saisit d’un ensemble de phénomènes par l’intermédiaire de notre champ de perception et nous restitue un « état » ou comme le nomme Heidegger, des « étants ».
Perspectives
Cette approche théorique, d’inspiration phénoménologique, suppose donc que notre conscience est ouverte sur le monde, s’enrichit à l’aide du champ de la perception et que nos états d’être sont sujet à transformation. Cette perspective illustre nos capacités de chargement. La Sophrologie propose ainsi un travail d’ouverture de la conscience à des phénomènes présents, sous-jacents et latents, condition de la possibilité de transformation de notre Être et ce, dans un processus dynamique propre aux lois du vivant. Ce processus nous laisse également envisager la dimension existentielle de l’être, cher à la sophrologie et dont les perspectives s’offrent à nous comme une ouverture vers de nouvelles possibilités d’être au monde.
Aller plus loin :
Patrick-André Chéné (2019), Sophrologie – Fondements et méthodologie Tome 1, ELLEBORE.
Merleau-Ponty M. (1976), Phénoménologie de la perception, Paris, Gallimard.
Nathalie Depraz (2011), Comprendre la phénoménologie, une pratique concrète, Cursus, Armand collin.
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Sophrologie et Phénoménologie. Maurice Merleau-Ponty (1908-1961)
Dans La Structure du comportement et la Phénoménologie de la perception (1944), Merleau-Ponty, à la lumière des travaux d’Husserl, amorce un tournant significatif dans le

Sophrologie et Phénoménologie. Martin Heidegger (1889-1976)
Heidegger est le fondateur de la dimension existentielle dans la phénoménologie. Il a proposé un travail d’ontologie fondamentale interrogeant la différence entre l’être et l’étant,

Sophrologie et Phénoménologie. Edmund Husserl (1859-1938)
Père de la phénoménologie moderne, on lui doit le concept de réduction phénoménologique et d’intentionnalité. La réduction phénoménologique comprend le retour à la chose elle-même,

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